« Monastères laïques », voilà une association de mots qui ressemble fort à un oxymore !

Effectivement, dans le passé nous avons connu bien des orages, et la haine et la rage perdurent cruellement autour de nous, partout sur la planète. Hier encore, le temps était Plus Vieux… il pleuvait même souvent des hallebardes, et ça bardait sérieux ! N’empêche que Demain, nous l’espérons tous, par l’émergence d’une nouvelle génération, plus ouverte et novatrice, le monde sera Plus Jeune !
Pour cela il nous faut nous battre pacifiquement pour devenir plus jeunes, plus heureux. Si nous ne le faisons pas, nous donnons à nos enfants l’exemple de la démission, et à leur tour ils deviennent vieux et inertes. Du fait de notre lâcheté, beaucoup d’entre eux sont déjà vieux et désabusés dès l’âge de 10 ou 18 ans… C’est la grande maladie de notre temps.
Règne un mal-être sérieux en notre monde : le Silence de l’Indifférence est Assourdissant !
Quand il s’agit de faire la guerre, de tuer ou de détruire, nous ne manquons pas de courage. Le courage, c’est pourtant ce qui manque le plus au Monde pour qu’il soit en paix, pour que chacun soit en paix avec lui-même. Pensez-vous pour autant que l’être humain soit irrécupérable ?
A l’heure de la solidarité, de l’intérêt pour l’Autre… et pour sa différence… chacun s’isole de plus en plus face à l’écran de son téléphone portable, face à son ordinateur ou sa télévision.

Avons-nous donc si peur du bonheur ?

Tous les humains cherchent le bonheur. Pour cela, n’est-il pas nécessaire de devenir plus tolérant, davantage bienveillant, attentif à l’Autre, et faire preuve d’un discernement accru, par l’observation de nos comportements, afin de les améliorer tendrement ?
Certains viendront en un monastère pour y puiser le courage d’affronter leurs problèmes et les dépasser. D’autres viendront par simple curiosité et y perdront leur temps, peut-être, mais ce n’est pas certain !
Le courage d’entreprendre une démarche afin de devenir pleinement heureux c’est, peut-être, ce qui a manqué le plus à la plupart des hommes et des femmes d’hier. C’est, sans doute encore, ce qui nous manque le plus cruellement aujourd’hui.
Comment devenir « monos » (moine ), « nasir » en la langue qui était celle de Jésus ? Chacun d’entre nous est unique, mais suis-je pour autant à la fois Unique et Unifié (« Yarhid » en hébreu) ?
Si je vis tantôt l’aversion, la colère ou la haine… tantôt le désir de tout ce que je n’ai pas… tantôt la confusion… puis-je me considérer unifié et heureux ? Si je fais le constat que je ne suis pas vraiment heureux, ne puis-je pas m’orienter vers la paix de l’âme ? Et si je ne descends pas considérer lucidement et calmement mon enfer intérieur, qui donc aidera les pauvres âmes qui souffrent en leur propre enfer ? Aucun espoir alors… que la vie sur la planète Terre puisse, un jour, devenir paisible et harmonieuse ?

Le vécu du sacré semble être nécessaire à l’être humain, mais hélas les religions ont souvent servi… l’intolérance, la guerre, l’inégalité et la misère : comment n’être pas dangereux, si nous pensons détenir « La » vérité ? Nous allons, alors, vouloir imposer nos concepts par tous les moyens possibles et c’est la porte grande ouverte au terrorisme et aux despotes… Pourtant, je crois que toute religion est bonne. Je crois que c’est notre insatisfaction, nos peurs et notre sectarisme qui font le malheur du monde.
Indépendamment de toute perspective cléricale ou culturelle, la Vie nous impose, à l’évidence, de créer un monde plus harmonieux. Nous devons cela aux enfants à venir.

Beaucoup d’entre nous, aujourd’hui, ont cessé d’implorer l’aide d’un Dieu Tout-Puissant. Pourtant, notre société consumériste ne nous satisfait pas. Ce monde fini, cette vie mortelle, ne satisfait pas le désir humain. Il nous manque quelque chose qui donnerait sens à nos vies. Sans doute, il nous faut maintenant, en nous tenant la main, aller au-delà de toutes les religions, tout en permettant toute liberté de penser ou de croire… Et surtout, il est grand temps d’apprendre à « être  humains ». A l’heure de vivre enfin l’interdépendance, la couardise n’est pas de mise. Aussi, il serait bon que se multiplient des lieux d’édification pour notre temps, des Écoles de Sagesse pour le monde d’aujourd’hui. Plutôt que les ignorer ou les combattre, peut-être devrions-nous, dès à présent, accompagner leur développement, en reconnaissant après enquête motivée et approfondie leur rôle d’Intérêt Général et leur dimension d’Utilité Publique.