Nous le connaissons par son œuvre littéraire : Pantagruel, Gargantua, le Tiers Livre et le Quart Livre, publiés de 1532 à 1552. Nous ne savons pas s’il est véritablement l’auteur du Cinquième Livre, publié après sa mort, en 1562.
Et nous ne savons pas s’il est né en 1483, en 1489 ou en 1494 !

Ce que nous savons, c’est qu’il est allergique à une certaine hypocrisie et tyrannie ecclésiales et qu’il rêve d’une liberté “religieuse”, étymologiquement “reliée à l’Essentiel”, dans un monde où chacun pourrait s’épanouir.
Très tôt, il est touché par l’homme, ses faiblesses et ses incohérences, et il croit ou veut croire, de tout son cœur, en un progrès possible de notre humanité.

François Rabelais est un humaniste : soucieux du bonheur de l’homme, c’est un chercheur de vérité.

Il commence ses études à l’abbaye bénédictine de Seuilly, près de Chinon.
En 1510, a-t-il 16 ans, 21 ou 27 ans ?… il devient novice au couvent de la Baumette près d’Angers. Il étudie le latin, le grec et l’hébreu.
Devenu moine, puis ordonné prêtre, il se dit cependant que c’est un maigre bagage pour pouvoir aider ses contemporains. Bravant alors l’interdit de l’Eglise, il suit des études de médecine. Il obtient son diplôme à la Faculté de Lyon en 1532, à l’âge de 38 ans, à moins qu’il ne soit presque quinquagénaire !
Une fois de plus, ce nouveau bagage lui semble insuffisant, aussi et jusqu’à sa mort en 1553, il demeure un chercheur en botanique, en pharmacologie, en archéologie, essayant d’imaginer un monde heureux pour l’homme, où règnerait le droit de grandir, et de vivre un réel progrès.

Comme lui, nous nous disons que, malgré nos diplômes ou nos qualifications, pour pouvoir aider, nous avons encore beaucoup à apprendre de la vie.

Dans les chapitres 52 à 58 de Gargantua, Rabelais imagine une « abbaye de Thélème » où moniales et moines vivent ensemble librement, où la seule règle est : « Fay ce que vouldras ».
Un lieu où personne n’essaie de nous convertir à quoi que ce soit, qui propose un ressourcement et une réflexion essentielle sur la vie, où une athée peut échanger avec une bouddhiste, un chrétien ou un musulman, et les rencontrer véritablement, cela existe-t-il ?

Rabelais a imaginé le Monastère du « Gai-rire ». Nous continuons à le construire…